Qu’est-ce qu’une Bankroll (BR) ?

Une Bankroll (BR) est le capital d’un parieur, autrement dit l’argent qu’il va, ou qu’il est capable de consacrer aux paris sportifs durant sa vie de parieur.
Ce montant n’est pas forcément évident à déterminer, tout du moins au départ.
Une fois lancé dans le bain, et surtout si la Bankroll est amenée à grossir, ce montant correspondra un peu plus à la réalité (c’est à dire au capital réellement disponible pour parier) car il sera alors constitué essentiellement d’argent gagné aux paris sportifs.

A chaque pari placé, on déduira le montant du pari de sa Bankroll. Et en cas de gains, on ajoutera le montant du gain à celle-ci.
Par la suite, on utilisera aussi bien le terme de Bankroll que de Capital pour désigner une BR.

Comment déterminer sa Bankroll de départ ?

En général, lorsqu’on se pose cette question, c’est que l’on est déjà parieur mais que l’on souhaite, à défaut de se professionnaliser, rendre sa pratique du pari plus professionnelle. Deux approches sont alors possibles, une théorique et une empirique.

L’approche théorique

L’approche théorique consiste à réellement disposer de sa Bankroll sous une forme concrète et vérifiable à tout moment, par exemple en ayant un compte bancaire dédié aux paris, ou en plaçant tout son capital chez un bookmaker, ou encore en ayant une cagnotte d’argent liquide à gérer.
Ainsi, si l’on souhaite débuter avec une BR de 1 000 € mais que l’on ne dispose par réellement de cet argent, il faudra économiser comme on le ferait pour un voyage, et débuter les paris une fois la BR constituée.

L’approche empirique

L’approche empirique consiste à déduire le montant de sa Bankroll à partir de ses habitudes (c’est à dire historiques) de mise.
Comment effectuer concrètement cette déduction ?
Lorsque l’on pari en gérant sa bankroll, on va miser de 1 à 10 unités en fonction de la confiance que l’on attribue au pari. 10 unités étant la mise maximale que l’on pourra parier (confiance maximale), et 1 unité étant la mise pour un pari de « tous les jours ».
Si vous avez donc l’habitude de vous amuser en pariant 2 à 3 fois par semaine (ou même une fois par jour) et en misant 10 € à chaque fois, il est fort probable que votre unité soit de 10 €. Et comme une Bankroll est composée de 100 unités de mise, votre Bankroll sera de 1 000 €.

L’avantage de l’approche empirique est que l’on n’est pas obligé de disposer réellement du montant de sa BR à un moment donné. Le montant de la BR est alors virtuel et correspond à ce « que l’on est prêt à perdre » dans les paris.

L’unité de mise : unité fixe ou variable ?

L’unité de mise (qui sert de référence pour connaître le montant à placer sur chaque pari) permet de s’adapter au niveau de Bankroll de chaque parieur. On ne parlera jamais d’un montant en argent (€) à parier, mais d’un nombre d’unités à placer. Il existe deux écoles  : l’unité fixe et l’unité variable.

L’unité fixe

L’unité fixe consistera à toujours considérer que son unité vaut 10 € si on est parti avec une BR de 1 000 € (soit 1% de sa BR de départ), et ce que votre BR soit amenée à baisser ou augmenter dans le temps. Ainsi si on se retrouve avec une BR de 500 € suite à une mauvaise passe, on continuera à miser 10 € sur un pari à unité. De même, si suite à une bonne série on se retrouve avec 1 500 € de BR, on ne changera rien à sa mise unitaire.

L’unité variable

L’unité variable quant à elle définit l’unité comme étant égale à 1% du montant de sa BR à tout moment (vu qu’une BR est composée de 100 unités).

Le choix entre chaque école dépendra du parieur, sachant que dans l’unité fixe, il est possible de ré-ajuster la valeur de son unité notamment si la BR a fortement évolué.

Avec l’unité variable, en cas de très belle série (par exemple une BR multipliée par 3) on se retrouvera à jouer des montants 3 fois plus gros, et cela peut aussi être déstabilisant (même s’il faut faire abstraction des montants misés, cela restera une forme de pression que le parieur se mettra).

Comment déterminer le nombre d’unités à miser sur un pari ?

Le nombre d’unités que l’on va placer sur un pari correspond à la confiance du parieur sur ce pari. Comme on l’a vu plus haut, la mise maximale est de 10 unités, soit 10% du capital. Il ne faut « jamais » dépasser ce montant car rien n’est jamais sûr en paris sportifs, et 10% du capital représenteront déjà une très grosse somme pour tout parieur vu que la BR s’adapte au niveau de chacun. Si tel n’était pas le cas (c’est à dire si 10% ne constituent pas pour vous une grosse somme), c’est que votre BR a sûrement été sous-évaluée au départ.

Il est également possible de miser moins d’une unité. Dans ce cas, on parle généralement de paris « funs »(par exemple 0,5 unité ou encore 0,2 unité).

Il n’y a aucune recette pour déterminer le nombre d’unités à miser en dehors de l’expérience du parieur. Il existe cependant des règles intuitives… Il ne viendrait à l’idée de personne de mettre 10 unités sur une cote à plus de 100 puisque si le bookmaker ne s’est pas trop trompé, on aurait moins d’une chance sur 100 de réussir son pari.

La cote du pari (pour gagner au moins 1 unité)

On peut également borner les mises en se disant que tout pari doit nous rapporter au moins 1 unité nette, et au maximum 100 unités nettes. Ainsi, on misera maximum 1 unité sur une cote à 100 et au minimum 1 unité sur une cote à 2 (puisqu’avec une cote de 2 on dégage 1 unité de bénéfice net).
Cette règle laisse tout de même un énorme éventail de mises possibles sur une cote de 2 (de 1 à 10 unités justement).

Le principe des values bets

Comme tout pari doit être basé sur des values bets, on peut prendre en compte le niveau de value et la cote du pari tout en gardant à l’esprit que le « niveau de value » ne se détermine également que grâce à l’expérience.

D’autres règles connues de tout bon parieur doivent également s’appliquer pour limiter les confiances dans certains cas comme les matches amicaux, les coupes nationales, les matches de début de saison et les matches de fin saison sans réel enjeu. Il y aura toujours des exceptions à ces règles, mais si vous souhaitez mettre 10 unités sur un match amical ou sans enjeu réel, soyez sûrs d’avoir fait le tour de tous les paramètres ainsi que de la part de risque prise.

Les variations de BR, bonnes… et mauvaises séries

Lorsque l’on gère sa BR, pas moyen de se cacher ou d’oublier ses mauvaises passes… Une BR qui baisse est forcément synonyme de paris déficitaires. Mais pas de panique !

Une BR ne sera pas toujours au plus haut de sa courbe. Le contraire signifierait que vous réussissez 100% de vos paris ce qui est tout simplement impossible.
Il faut donc se faire à l’idée que la BR va baisser par moment, avec même la possibilité de série noire. Si vous gardez confiance en vous et appliquez toujours les règles de sélection des « value bet », la série s’arrêtera forcément et se transformera peut-être en bonne série.
Au contraire, lorsqu’une bonne série se profile, il ne faudra pas s’enflammer et surtout garder sa rigueur de sélection et de définition des mises ! De plus, si vous avez opté pour l’unité de mise variable, vos mises augmenteront naturellement à nombre d’unité égal et vous profiterez encore plus de vos bonnes séries.

Les montantes « à la perte » et « à la gagne »

La montante « à la perte »

La montante « à la perte » est certainement la plus connue de toutes les montantes et sûrement la plus dangereuse. Elle consiste à doubler la mise après chaque pari perdu (en choisissant des cotes aux alentours de 2 pour chaque pari). Cela signifie que si au premier coup vous pariez 1 unité, vous devrez parier 2 unités au suivant. Si vous remportez votre deuxième pari, vous ferez un bénéfice d’une unité (4 unités de gains pour 1+2 misées). Si vous perdez de nouveau, vous devrez miser 4 unités, et si ça se passe encore mal, 8 unités. Vu que les mises sont limitées à 10 unités dans n’importe quel système (sérieux) de gestion de BR, vous avez en gros droit à 4 tentatives. Si la 4ème tentative échoue, vous aurez donc perdu 1+2+4+8=15 unités.
Ainsi, au lieu de perdre 4 fois 1 unité, vous perdez 15 unités soit pratiquement 4 fois plus. Évidemment, le principe est de penser que l’on ne dépassera jamais les 4 paris perdants de rang mais cela est illusoire.
La montante « à la perte » est tout simplement aux antipodes d’une bonne gestion de BR puisqu’au lieu de déterminer les unités à miser en fonction de la confiance dans le pari, elle détermine les unités à miser en fonction de la position du pari dans la série.
Cette technique est à proscrire, d’autant plus que certains « parieurs » peuvent tenter d’aller au-delà des 8 unités si le 4ème pari est perdant. Les pertes sont exponentielles pour un gain souvent minime.

La montante « à la gagne »

Les montantes « à la gagne » (ou montante de type « all-in ») consistent à remiser tous les gains d’un pari au pari suivant avec pour objectif de réaliser une série de 3, 4 ou encore 5 paris gagnants d’affilé ! Si on réussit à enchaîner 5 paris de rang à la cote de 2 (en partant d’une mise d’une unité), on gagnera 2*2*2*2*2 = 32 unités !

C’est une approche qui reste risquée mais qui au fond n’est pas différente d’un combiné à 5 matches « étalé dans le temps ». En effet, si tous les matches sur lesquels vous souhaitez parier sont disponibles à un instant t chez le bookmaker, vous pourriez les prendre en combo et cela reviendrait au même. L’avantage d’attendre pour remiser est que vous pouvez décider à tout moment de changer de match, d’avoir toutes les infos pour faire vos analyses (comme les compositions des équipes) voire d’arrêter la montante.

Que faire si on fait banqueroute ?

Si vous misez avec des unités variables, il n’est en théorie pas possible de faire banqueroute puisque votre capital sera toujours constitué de 100 unités. Cependant, si votre BR tombe à moins de 100 €, votre unité vaudra moins d’un euro et il est difficile de jouer des mises inférieures à 1 €, au moins dans les points de vente.
Si vous misez en unités fixes et que vous perdez vos 100 unités (par exemple en ayant joué 300 paris à 1 unité, 100 gagnants et 200 perdants), vous faites également banqueroute.

C’est là que le terme de Bankroll va perdre de son sens car en théorie vous devriez totalement arrêter les paris. Mais beaucoup s’y remettront quand même, soit en économisant de nouveau, soit en ponctionnant sur d’autres activités de loisirs.
On pourrait revenir sur notre définition de Bankroll du début d’article et dire qu’une BR doit vous permettre de miser au moins une année avant de tout perdre si ça devait mal se passer !

Savoir faire l’impasse (mise de 0 unité 🙂 )

La principale force d’un parieur n’est pas de bien pronostiquer (même si c’est indispensable) mais de savoir s’abstenir quand il le faut… C’est à dire quand il n’y a aucune value.
Dans certaines périodes moins riches en événements (trêves hivernale, estivale ou encore internationales), le choix est limité et il ne faut pas tomber dans le piège de vouloir parier à tout prix.
En dehors de ces périodes, il est cependant rare de ne pas avoir de value. Sur un week-end « en pleine saison » des centaines de matches vont se jouer et les bookmakers vont forcément sur-évaluer ou sous-évaluer certaines équipes.

Se faire plaisir

Gérer une bankroll à la perfection peut parfois être frustrant, surtout si vous avez un tempérament assez joueur à la base. La prise de risque devant être limitée au maximum, on pourrait presque perdre la notion de plaisir du jeu.

Il est tout à fait possible de continuer à se faire plaisir, dans une certaine mesure, tout en en gérant correctement sa BR.

Si vous aimez tenter de grosses cotes ou jouer des outsiders, vous pouvez continuer à le faire. Évidemment, pas tous les jours et avec quelques dixièmes d’unité de mise maximum. Prenez aussi du plaisir à faire des bilans séparés sur ces grosses cotes (ou sur vos équipes supportées, etc…) et peut-être vous rendrez-vous compte que vous êtes également bénéficiaires sur ces paris…

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